Chiang Mai

La Thaïlande, mon premier voyage depuis mon arrivée à Singapour et aussi ma première expérience en tant que volontaire avec l'association WLS International qui propose des programmes de bénévolat dans plusieurs pays d'Asie. Mon coup de coeur s'est porté sur le programme des éléphants à Chiang Mai tout au nord de la Thaïlande près du Myanmar (Birmanie). Déjà en France, je réfléchissais sur ce que je pouvais faire et découvrir en Asie durant cette année sabatique. J'ai tout de suite pensé faire des expériences hors du commun comme participer à des missions de bénévolat en contact avec les animaux. J'ai ainsi saisi l'opportunité d'approcher des espèces qui me sont habituellement difficiles d'accès chez nous en Europe. Pour la peine, j'ai pu monter tous les jours à dos d'éléphant pendant deux semaines ou encore participer à la protection des tortues de mer au Sri Lanka (voir autre article).

La ville de Chiang Mai

Arrivée le 9 juin à l'aéroport de Chiang Mai après 3h de vol direct depuis Singapour et une heure de décalage horaire. Pratchit, la coordinatrice thaïlandaise de l'association, m'a récupéré à l'aéroport et conduit jusqu'à mon hôtel Lux Hotel dans le centre ville de Chiang Mai. A l'hôtel, j'ai retrouvé deux autres volontaires Catherine (anglaise) et Juliann (canadienne/québécoise) avec qui j'allais partager cette aventure. La semaine a démarré dans la ville de Chiang Mai. Nous avons passé la première soirée toutes les trois à flâner dans les ruelles du célèbre Sunday Night Market avec ses stands de massage en plein air qui ne coûtent trois fois rien. Le deuxième soir avec Catherine, nous avons assisté à une compétition de boxe thaïlandaise. Nous avons été enchantées de découvrir ce sport qui mêle rituels, danses et combats. Chiang Mai est une ville charmante, aux prix très abordables et où il fait bon vivre, touristique mais pas trop. Le camp des éléphants, lui, est situé au nord de la ville dans le petit village de Muang Kued à 2h de route.

Le cours de cuisine thaï

Un cours de cuisine thaïlandaise était prévu dans le programme initial avant de rejoindre Muan Kued, The Thaï Farm Cooking School. C'était vraiment super de glisser cette activité dans notre programme. Quoi de mieux pour apprendre les bases de la cuisine thaïlandaise. On a commencé par une visite au marché avec la guide qui nous a présenté pleins de produits (épices, piments, herbes, légumes, etc). Nous avons ensuite rejoins la ferme de l'école de cuisine pour une cueillette dans leur potager privé. Avant de démarrer le cours, il nous a fallut les plats ainsi que la base de pâte de curry que nous souhaitions cuisiner parmi 3 soupes, 3 plats de poulet au curry, 3 autres plats de poulet et légumes, 3 plats de pâtes et 3 desserts. J'ai choisis la soupe Tom Yam aux crevettes, le poulet au curry jaune (le moins fort étant le curry jaune, puis le rouge et ensuite le vert qui est très fort), le poulet aux légumes sucré-salé, les rouleaux de printemps non frits et en dessert la banane au lait de noix de coco. Au total, nous avons cuisiner trois bonnes heures puis déguster au fur et à mesure nos plats jusqu'en milieu d'après-midi. C'était un vrai régal !

Le lendemain, nous sommes partis nous retourner l'estomac au Jungle Flight. Matinée de tyroliennes plus que d'accrobranche, une activité également inclue au programme. Les quarantaines de plates-formes sont situées en pleine forêt tropicale à plusieurs mètres de hauteur sur des arbres gigantesques. Malgré la pluie, nous en avons quand même profité et les guides nous ont mis une bonne dose d'adrénaline en nous jetant dans le vide à la manière des supers héros. Et ces chinoises qui étaient dans notre groupe n'ont pas quitté leurs tongs, ni d'ailleurs perdu une seule "flip-flop" durant toute l'activité. Elles n'avaient pas que la taille de bien accrochée, leurs doigts de pied étaient aussi bien cramponnés.

Ma famille d'accueil

J'étais logé dans une famille d'accueil thaïlandaise dans le village de Muang Kued. Tuan et sa femme Bocrame reçoivent les volontaires du programme mais aussi des touristes de passage qui veulent eux aussi profiter de plus qu'une simple balade à dos d'éléphant. Tuan nous emmenait tous les matins et après-midis dans son pick-up Toyota pour rejoindre les éléphants. Il nous accompagnait également dans toutes les autres activités. Bocrame est une fabuleuse cuisinière qui d'ailleurs m'a fait prendre quelques kilos. C'est elle qui m'a fait découvrir pleins de spécialités culinaires. C'est une femme très attachante, souriante et toujours aux petits soins. Une troisième personne vivait sur la propriété, c'est Tony moitié-flic et moitié-tatoueur. Je suppose qu'il a un lien de parenté avec Tuan ou Bocrame, ou bien c'est un ancien collègue de Tuan lorsqu'il était lui aussi en service dans la police. Il est tout aussi sympathique que le couple et ça façon traditionnelle de tatouer m'impressionnait beaucoup. Il tatoue avec un "Sak khem", une longue tige pointue en métal, des dessins géométriques sacrés, les tatoues traditionnels thaïlandais répandus dans beaucoup de pays d'Asie du sud-est. Mod est ce jeune homme d'une trentaine d'année avec une tignasse au style afro qui vit à 2 kms dans un minuscule village assez rudimentaire qu'il appelait "le camp des éléphants". Il vit là-bas dans ce village de cabanes avec d'autres hommes de tout âge gagnant leur vie à travailler avec les éléphants. Nous étions proches de Mod puisque nous l'aidions à s'occuper de deux éléphantes durant notre sejour. Il passait également son temps libre avec nous, parlait très bien l'anglais et nous nous sommes liées d'amitié avec lui. Tuan, Bocrame, Tony et Mod sont des gens simples, généreux, gentils, drôles, souriants, qui aiment et savent recevoir. J'ai passé de très bons moments avec eux et j'étais très triste de les quitter. Je ne peux que vivement les recommander: Homestay Muang Kued Village
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LES CHAMBRES D'HOTES

Les éléphants

Les éléphants dorment dans la forêt en toute liberté ou presque puisqu'ils ont les pieds avants liés par une chaîne pour ne pas qu'ils se déplacent trop loin durant la nuit. Ainsi, il est plus facile de les retrouver le lendemain. Tôt le matin, les hommes du camp marchent dans la forêt pour récupérer le ou les éléphants dont ils ont la garde puis, les amènent à la rivière pour les laver avant de les équiper pour la balade. C'est à ce moment là, que nous rejoingnions les éléphants dans l'eau pour les arroser, les brosser et leurs donner des régiments bananes. Ces petits malins (ou plutôt ces gros malins) préfèrent les bananes jaunes bien mûres plutôt que les bananes vertes et ils font très bien la différence. Ils mangent tout le temps. Ils consacrent une grande partie de leur temps à manger (herbes, plantes, feuilles, fruits) entre 15h et 20h par jour jusqu'à pouvoir avaler chaque jour autour de 200 kgs de nourriture et 150 L d'eau.

Durant mes deux semaines passées ici, je me suis donc occupée principalement d'une des deux éléphantes de Mod. L'une s'appelait Comenoï (qui signifie "vient petite" come = vient en anglais et noï = petit en thaï) et l'autre qui se nommait Shampoo (comme le shampooing car elle adore se baigner). Dans le groupe d'éléphant, il n'y a qu'un seul mâle dominant, un jeune mâle (qui a eu le droit à sa grosse piqûre par le véto, cf photo ci-dessous) et un éléphanteau mâle. Toutes les autres petites ou grandes sont des femelles. Difficile de reconnaitre les éléphants entre eux mais Shampoo je pouvais la distinguer par la couleur ambre de ses yeux. Les premiers jours, elle s'accroupissait pour que je puisse grimper sur son encolure. Les jours suivants lorsque j'étais plus à l'aise, je grimpais sur sa trompe qu'elle surélevait pour pouvoir m'assoir. Elle était plutôt sympa avec moi, même si elle m'a causé (entre autre et pas qu'à cause d'elle) pleins de boutons sur les jambes qui se sont infectés à la fin de mon séjour (10 jours d'antibio quand même). Je m'asseyais sur elle à califourchon ou carrément sur le dessus de sa tête et je peux vous affirmer que les poils d'éléphants sont assez piquants et durs comme du nylon. Le fait qu'elle projetais avec sa trompe de l'eau et de la poussière sur sa peau, même lorsque j'étais assise dessus, n'a rien arrangé contrairement aux biens faits que peuvent lui procurer sa façon de s'humecter la peau.

Auparavant, les éléphants travaillaient dans l'industrie du bois mais depuis l'interdiction d'exploiter les forêts, ils ont été reconvertis dans le tourisme. Ils promènent, dans des sentiers autour du village, des touristes de 10h à 14h tous les jours de l'année.

Le premier jour, nous avons assisté à un exercice de dressage des jeunes éléphants et nous avons également appris à communiquer avec l'éléphant pour pouvoir leur donner des ordres lors de nos déplacements. Même si apparemment les éléphants se souvenaient de nous au bout de quelques jours, ils n'obéissaient qu'aux hommes qui travaillent avec eux au quotidien plutôt qu'à nos ordres. Normal puisque beaucoup de gens de passage grimpent sur eux et ils n'ont que faire de la personne qui se balade sur leur tête.

L'après-midi, nous faisions une longue promenade à dos d'éléphant afin de les raccompagner au fin fond de la forêt pour qu'ils y passent la nuit. Chaque soir, nous les laissions à un endroit différent de l'emplacement de la veille afin qu'ils puissent retrouver suffisamment de végétation pour se nourrir.

En parallèle de nos occupations avec les éléphants, nous avons fait différentes activités durant le séjour: rafting, randonnées en montagne, découverte d'une école de massage où les enfants apprennent à masser. Tuan nous emmenait souvent dans la petite école d'un village située au sommet de la montagne, où les enfants sont issus de parents très pauvres. Bocrame nous avait réquisitionnés pour leur préparer des repas que nous leur apportions. Ca m'a fait un choc la première fois de voir cette classe ou plutôt cette jungle où des enfants de tout âge sont mélangés, se bagarrent, pleurent, trainent dans l'urine et la saleté. La maitresse qui n'avait pas plus d'une vingtaine d'année, paraissait ne rien maitriser et elle leur donnait des coups de bâtons quand ils n'étaient pas sages. Le seul moment où il y avait de la discipline, c'est quand ils se mettaient à la queue leu leu pour qu'on leur serve un bol de riz, un verre de sirop à l'eau et un bout de pastèque. Ils nous remerciaient avec un grand sourire. Ca m'a beaucoup touché de voir ses enfants.

L'école en haut de la montagne

Randonnée jusqu'à la cascade

L'école de massage

Après mes quelques jours passés à Singapour, ce premier voyage en Thaïlande m'a vraiment fait ressentir que j'étais bien en Asie du sud-est. Tout était parfait: le programme de volontariat, la découverte de Chiang Mai, le petit village entouré de forêt où vivent en liberté des éléphants, la gentillesse et la générosité des habitants. J'en garde un excellent souvenir et je recommande vivement l'organisme qui m'a permis de vivre cette expérience forte et enrichissante. Je rêve de pouvoir y retourner un jour et de faire partager cet endroit.